D3A acff : Gosselies tient son nouveau coach, l’U.Namur consulte
Si le Royal Gosselies Sport annoncera son nouveau mentor samedi soir, l’U.Namur n’a pas encore pu boucler ce dossier cette semaine.
C’est plus qu’un cliché et une tendance : avec la chute des feuilles et le début de l’automne, les premières têtes d’entraîneurs roulent. En D3 acff série A, deux clubs sur les quinze en compétition ont vécu la situation ces dix derniers jours.
Dernier de classe actuellement au général, Gosselies Sports a décidé de se séparer de l’ancien joueur mauve et zébré, Olivier Suray juste après une défaite difficile à digérer à l’Union Namur.
Les Casseroles comme on les appelle menaient en effet 0-2 à l’heure de jeu, avant de perdre le fil du match et rentrer à la maison avec une défaite, 3-2.
Le zéro point sur douze avait du mal à être digéré par le président Francesco Scimemi, ancien entraîneur à succès de Jumet puis du même Gosselies en provinciales hennuyères.
Lorsqu’il a pris la décision de se séparer d’Olivier Suray, ce dernier s’est montré très surpris : « Je ne m’y attendais pas du tout car si le bilan comptable n’était pas bon, le contenu des matches était intéressant. Nos quatre premiers adversaires ne nous ont jamais écrasés.
Je m’étais engagé sur un projet à plus ou moins long terme et voilà qu’à peine au milieu de la première tranche, la direction d’un club, où je m’étais déjà bien investi en coulisses me montre la porte de sortie. Il y avait le temps pour vider notre sac de chaque côté et recadrer l’ensemble ».
Du côté du président Scimeni, la volonté est de ne pas « charger » l’ancien entraîneur. Il pointe une manière de travailler qui ne correspondait à sa vision des choses.
« La mentalité d’ensemble, groupe de joueurs et staff du début de saison ne me plaisait pas du tout. On a chacun sa personnalité et il est compliqué d’en changer. Dans ce cas-là, surtout lorsqu’on se rend compte que le travail ne paie pas, il vaut mieux agir sans trop tarder.
Je me suis rapproché du groupe en prenant le rôle de T2 au côté de Benjamin Michaux, un fidèle du club, nommé T1 pour un court intérim. »
De l’avis de l’homme fort carolo, le travail des semaines écoulées a été fructueux. Il a senti certains joueurs libérés et plus désireux que jamais à engranger des points. Une première unité est tombée dimanche dernier lors du match face au leader du moment, Tertre-Hautrage (2-2).
« Cela demande confirmation ce samedi soir à Tournai, note encore Francesco Scimeni. Il y avait des repositionnements de joueurs à effectuer sur l’échiquier. Comme l’ancien Dogue Aymeric Thibaut qui doit conserver sa position de flanc gauche. J’attends de joueurs comme Enzo Belia (ex-Tubize), Manu Castronovo (ex-Monceau), Gianluca Falzone (ex-St Symphorien) ou Jan Lella (ex-Couvin-Mariembourg, Châtelet, Namur…) qu’ils portent l’ensemble vu leur expérience ailleurs. Individuellement, nous avons davantage de possibilités que lors des dernières saisons. Mais dans la tête, et donc ce qui débouche sur un collectif costaud, il reste des fragilités. »
Les matches à Tournai et à Aische, mais aussi contre Tamines et Mons doivent rapporter en points, ce qui permettrait à l’équipe de boucler la première tranche dans une position de non descendant direct déjà.
Se maintenir de saison en saison au niveau de l’échelon national est le seul objectif d’un club qui compte presque 500 « gamins ».
Gosselies attache aussi beaucoup d’importance à la post-formation. Pour le président, on doit travailler en Espoir ou en U19 comme en équipe fanion, et les intégrations de jeunes joueurs maison doivent être récurrentes.
Pour y arriver, Gosselies sait qu’il a besoin d’une forte personnalité à la tête de sa première équipe, la vitrine du club. Cette personne-là sera connue ce samedi soir, juste après le match à Tournai.
« Ma décision est prise, termine le président. J’ai un accord avec un coach passé par Gosselies, quelqu’un de rugueux (sic) et rigoureux, avec qui je m’étais promis de travailler un jour.
Rien ne filtrera avant demain soir. Je serai encore sur la feuille de match avec Benjamin Michaux samedi soir, et seul ce dernier restera dans le staff sportif par après. Vous pouvez déjà écrire que Fabrice Focant ne reviendra pas aux affaires à Gosselies et que nous n’engagerons pas non plus Antonio Rosa, ancien adjoint d’Alex Czernia à l’Olympic, comme beaucoup l’ont imaginé ces derniers jours. »
« Je ne vis pas avec de tels ultimatums »
Plus haut dans le tableau, à une troisième place qui ne plaît guère à son président Bernard Annet, l’Union Namur fait aussi face à des turbulences en interne.
Au lendemain d’une courte défaite à Saint Symphorien (1-0), le trio d’entraîneurs Zoran Bojovic (T1), Jean-Christophe Delvaux (T2), Didier Stempels (TK) a choisi de démissionner dans la foulée aussi d’une entrevue animée avec le grand patron du club.
« Nous n’avions plus la même vision des choses, explique l’ancien joueur professionnel du Cercle de Bruges et du Standard de Liège. A la demande du président, j’ai pu faire venir ou revenir au bercail de très bons joueurs namurois qui ont du vécu en séries nationales. Ok, nous avons glissé à Bierbeek, en août en coupe de Belgique, et deux fois en six rencontres de championnat, face à Ath-Ostiches et St Symphorien, mais avec douze sur dix-huit, ainsi que deux unités de retard à peine sur les leaders Binche et Tertre, il n’y a pas de quoi crier au feu. Il a fallu faire avec quelques absents clés et mes attaquants Pajaziti (retour d’une blessure aux ligaments du genou) et Bombele (préparation manquée par un engagement à l’armée et une naissance dans la famille) n’étaient pas à 100%. Le président m’a demandé un six sur six face à Manage et Binche ces deux prochaines semaines. Mais je ne vis pas avec de tels ultimatums. »
Le coach monténégrin ne supportait plus l’ingérence plus ou moins importante de son président au sein du noyau. Dernièrement, sans trop de concertation, semble-t-il, Bernard Annet avait également nommé Jérôme Patris, un ancien joueur de Halle, Léopold Uccle et du RJ Wavre, par ailleurs ex-T2 de Waterloo nouveau T3 de l’équipe A.
Toujours aux dires de l’ex-entraîneur principal des Merles, le président n’acceptait plus de voir sur le petit banc l’attaquant Erwin Senakuku, transféré par ses soins.
Il voulait aussi un jeu plus haut, plus rapide et plus vertical, quand Zoran Bojovic voulait rester le seul maître à bord au niveau du sportif.
« Bernard Annet paie et dit qu’il ne peut pas se louper dans ses objectifs de montée eu égard à ses investissements. Je comprends. Mais sa façon d’avancer ne me rendait plus serein. »
Dans le prolongement de ces trois départs, le dirigeant namurois Benoît Massart, que l’on disait très proactif en coulisses a aussi jeté le gant au courant de la semaine.
La direction namuroise est donc entre les seules mains d’Alexandre Girard, Frédéric Etienne, et surtout de Bernard Annet, un président mystérieux, qui aime choisir ses interlocuteurs et ses moments d’échanges. Un exemple : en trois jours d’essais de contact, tout juste avons-nous pu obtenir par retour de sms : « fort occupé pour l’instant » !
Mais on le comprend aussi : ses recherches d’un nouveau mentor sont plus compliquées qu’il ne croyait au départ. Il avait annoncé un nouveau coach pour mercredi soir. Après avoir sondé une partie de ses joueurs sur le profil à rechercher (!), il n’a pas pu convaincre Claudy Verlaine, qui préfère travailler avec le groupe d’anciens joueurs en P4 et surtout Marco Casto, entraîneur libre sur le marché après son départ de Meux. Celui-ci s’est montré peu motivé à l’idée de reprendre du service dans ce genre de contexte.
Du coup, le Carolo Jérôme Patris est passé de T3 à T1 intérimaire pour le match de l’Union Namur face à Manage ce samedi soir. Et la vie des Merles continue à s’écrire davantage en coulisses qu’ailleurs.
www.rtbf.be – Philippe Bughin – 8/10/2021
https://www.rtbf.be/sport/football/detail_d3a-acff-gosselies-tient-son-nouveau-coach-l-u-namur-consulte?id=10856902&fbclid=IwAR1JXPUn_edBeoozTtHesiNf3ynXb9uREC7aaq5vJNSP0Y09WNiLGhbMIwQ