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Et si le stade «Lego» déménageait?

23 février 2021 Club

Namur n’y échappera pas: il devra quitter les Bas-Prés, vendus au BEP pour y construire un parking. Mais le «relogement» au stade Adeps de Jambes est-il la seule alternative?

Les Merles n’auront sans doute pas le choix. Dans un premier temps du moins. Contraints et forcés de quitter le site des Bas-Prés à l’été 2022 suite à la vente du terrain au BEP (validée ce mardi au conseil communal) pour lui permettre d’y construire un parking, ils devront déménager vers le stade Adeps de Jambes. Les dirigeants sont au courant depuis longtemps mais maintenant que l’échéance approche, ils tentent de trouver une alternative. Car pour eux, avec sa piste d’athlétisme, Jambes n’est pas un stade de foot.

«On promet des aménagements pour une buvette et pour l’accueil des VIP, explique Benoit Massart, membre du comité. C’est une bonne nouvelle. Mais quand on parle de ça aux responsables politiques, on nous répond que les VIP iront à la cafétéria du centre Adeps et qu’on n’aura qu’à monter un chapiteau à chaque match pour nos supporters. Quand il fera moins 10, ils seront heureux… Franchement, c’est ridicule. On nous expulse de Salzinnes sans nous demander notre avis».

«Stade démontable: c’est le moment d’en profiter»

Le hic, à Namur, contrairement à d’autres villes wallonnes, c’est qu’il n’y a pas d’autres infrastructures capables d’héberger un club comme Namur. Surtout si celui-ci venait, un jour, à retrouver son lustre d’antan et à accueillir beaucoup de supporters (adverses également). À moins que… On se souvient que lors de l’aménagement du stade des Bas-Prés, l’échevin des sports de l’époque, Frédéric Laloux, avait émis la possibilité de démonter les tribunes pour les remonter ailleurs. D’où le surnom de stade «Lego». «Et bien nous voilà dans ce cas de figure et donc, pourquoi ne pas en remonter une sur le bord d’un des terrains d’entraînement du complexe Patrick Mauléon de Mascaux. Ou ailleurs», s’interroge Stéphane Tournay, fidèle supporter. Il va plus loin: «Si le BEP tient absolument à créer un parking, pourquoi ne pense-t-il pas à en créer un sur deux ou trois niveaux en sous-sol et (re)faire un terrain synthétique au-dessus? Autre solution: aménager quelque chose à côté du nouveau parking de délestage à côté des Mutualités Chrétiennes à Bouge. C’est près de l’autoroute, il n’y a pas de voisins et le parking disposant de places suffisantes n’est pas utilisé en soirée».

Comme d’autres fidèles du matricule 156, Stéphane interpelle le monde politique namurois: «En 2001, l’UR Namur a dû quitter ce stade mythique qu’était «Michel Soulier» pour faire place à un parking. 20 ans plus tard, même rengaine. L’histoire de l’Union est loin d’avoir toujours été un long fleuve tranquille. Mais nous ne voulons à aucun prix aller voir mourir notre club dans une enceinte qui n’est pas prévue pour la pratique du foot. Les expériences de ce type ne sont que des enceintes vides et sans ferveur. L’âme d’un club, ce sont ses supporters et ses bénévoles.»

«On sera vite à l’étroit»

Autre supporter acharné des Merles, Serge Henry a même imaginé un plan de stade. «À Mascaux, on sera vite à l’étroit, avoue-t-il. Si on pouvait permettre à Namur de s’installer sur un terrain vierge, on pourrait y recomposer une petite enceinte chaleureuse et évolutive grâce aux structures récupérées des Bas-Prés.» Ça ne coûte rien d’essayer même si ça risque de leur faire une belle… jambe.

«Déjà voir si c’est techniquement faisable»

Le bourgmestre Maxime Prévot entend bien la grogne des fidèles supporters qui ne veulent pas du stade Adeps de Jambes après deux expériences malheureuses.

«J’ai demandé, par correction, que la question de la tribune soit étudiée, explique Maxime Prévot. Car indépendamment de savoir si ce serait opportun ou pas que le club se localise à Mascaux plutôt qu’à l’Adeps (scénario sur lequel nous avons des réserves par rapport aux perspectives de développements futurs du club), il faut aussi savoir si techniquement, c’est faisable d’y replacer la tribune “Lego” ou pas. Donc, la question va être analysée pour au moins être fixée sur cet aspect. On en reparlera avec le club dans les semaines à venir». Échevin des Sports à l’époque du déménagement de Namur aux Bas-Prés, Frédéric Laloux précise: «Comme c’est de la construction métallique, la possibilité existe, mais il faut évidemment des moyens pour le faire».

Thibaut MARMIGNON – L’Avenir – 23/2/2021

https://www.lavenir.net/cnt/dmf20210222_01557373/et-si-le-stade-lego-demenageait

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