Cédric Fauré n’est plus l’entraîneur de l’Union Namur, l’ex-coach ne mâche pas ses mots…

Une décision difficile mais jugée nécessaire a été prise lundi soir par le comité de l’Union Namur quelques jours avant le derby de D1 ACFF à Rochefort.

C’est une demi-surprise tant le début de saison semble difficile pour l’Union Namur en D1 ACFF (4 points sur 18 et une onzième place sur douze clubs au classement après un 0-5 subi contre Mons dimanche dernier). Avec toutes les tensions internes que cela suppose, la saison de la confirmation pour Namur dans l’ex- » Nationale 1″ était bien mal partie. D’autant que le championnat est court. Dans ces cas-là, le coach fait souvent les frais des mauvais résultats et Cédric Fauré n’y échappe pas. Il a été remercié ce mardi après une décision prise en interne par le comité lundi soir. L’ex-attaquant toulousain de notre Pro League avait permis à Namur de monter directement de D2 en N1 avant de l’y maintenir haut la main, malgré le plus petit budget de la série et des infrastructures pas à la hauteur de ce niveau de compétition.

Au-delà de son expérience dans le foot, Cédric Fauré, c’est un style et une classe qui ne laissent personne indifférent. L’Union Namur ne s’y trompe pas dans son communiqué en saluant le départ de son ex-coach : « Le début de saison catastrophique des Merles a obligé la direction à consulter largement ce lundi. Avant-dernier au classement (4 points en 6 matches) à la veille de rencontrer Rochefort, Virton et Tubize, la situation actuelle de relégable inquiète. Le club s’est pourtant donné les moyens à l’entre-saison avec un recrutement ciblé, une préparation de qualité, un renforcement de toutes les composantes d’encadrement ! L’absence de fond de jeu, mais surtout le manque de solidité défensive (dernier avec 17 buts encaissés soit près de 3 par match !) pose question. Bien davantage qu’une certaine inefficacité de l’attaque (meilleure que celles de Rochefort, Virton, USG, Tournai, Standard). Dans l’intérêt du club, à court et moyen terme, la décision a donc été prise de stopper la collaboration avec Cédric Fauré que nous remercions chaleureusement pour tout ce qu’il a apporté à l’UR depuis 2 ans. Entre autres la montée de D2 en Nationale 1. Pour assurer l’intérim, c’est Maxim Ostrega, assisté de Frédéric Focan et Maxime Renaud qui prendra le relais, le temps de recevoir et analyser les candidatures. »
Objectif atteint pour Maxim Ostrega et Namur B, qui file en P3 la saison prochaine.

Le club n’a donc pas de successeur désigné au moment de prendre cette décision. Le staff et les joueurs ont été avertis ce mardi matin… La première réaction du coach remercié – à chaud – n’est évidemment pas très positive à l’égard du club. « C’est une décision collégiale, explique le président Bernard Annet. Je comprends son courroux mais il fallait agir vu la situation. »

Fauré ne mâche pas ses mots, le T2 démissionne

Cela fait déjà pas mal de temps que les relations entre le responsable sportif et son président n’étaient pas au beau fixe. « J’ai été averti par téléphone, entame Cédric Fauré. Quand cela ne va pas, c’est toujours le coach qui paie l’addition. On me reproche le mauvais début de saison mais je n’ai pas toujours eu toutes les cartes en mains. J’ai approuvé certains transferts mais j’en ai appris d’autres qui se sont réalisés sans me consulter ». D’autres « incidents » ont compliqué la tâche du Toulousain. « Les mises à l’écart de Kabeya sans vraiment me demander mon avis, ou la mienne, après une altercation publique à Onhaye, sont les dernières en date ». Cédric Fauré va plus loin. « Je pense que cela se préparait déjà depuis une dizaine de jours ». La victoire au Standard a sans doute reculé l’échéance. Il estime aussi avoir prévenu le président Bernard Annet que, contrairement à ce que celui-ci pensait, ce championnat francophone n’est certainement pas moins ardu que celui de l’an dernier. « Ce n’est pas en recrutant des joueurs avec des « fixes » au ras des pâquerettes qu’on peut jouer un rôle en vue ». Il précise aussi qu’il n’est pas entièrement responsable de la situation. « Il nous restait des réglages à effectuer et nous commencions à trouver un certain équilibre, regrette-t-il. Je n’avais plus envie de travailler dans des conditions dictatoriales où on me manque du plus élémentaire respect » conclut Cédric Fauré, très apprécié par les supporters comme par la presse pour sa disponibilité et son sens du dialogue. Du côté de la direction, on s’en tient actuellement au communiqué précité.
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Dans la foulée, le T2, Maxime Renaud a aussi remis sa démission alors que l’entraîneur des gardiens, Fred Focan, reste, pour l’instant à son poste pour préserver ses protégés. Le coach de la Réserve Maxim Ostrega, en tête de son championnat avec les jeunes, assurera donc l’intérim dès le derby à Rochefort dimanche le temps d’examiner les futurs CV qui ne manqueront pas d’atterrir sur la table du président Annet…

Des joueurs déçus mais aussi responsables

Pas évident, dans ce genre de situation compliquée, de trouver des joueurs pour recueillir leurs réactions. Le rapide flanc, Dieudonné Lwangi se lance malgré tout dans l’analyse de cette décision. « Pour ma part, j’ai appris la nouvelle en fin de matinée mardi. Je suis assez déçu car j’avais tissé des liens forts avec le coach. J’estime que nous avons aussi une part de responsabilité dans son départ forcé. Nous devions reconstruire une nouvelle formation et trouver un onze de base. Malheureusement, nous avons mal commencé la saison. Nous commencions à trouver un équilibre. La défaite contre Mons a dû peser mais c’est vraiment un adversaire d’un calibre supérieur. » Le médian namurois avait déjà connu la même situation à Tubize la saison dernière. La question du timing pourrait aussi interpeller avant trois gros matchs contre Rochefort, Virton et… Tubize.

Le capitaine Loïc Vander Cammen, confirme la responsabilité du groupe. « À nous de nous remettre en question et avancer. »

 

Michel Salmon – Benoit Jadot
Publié le 01-10-2024 à 10h10
Mis à jour le 01-10-2024 à 15h04

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