Cédric Fauré prolonge à l’Union Namur (D2 ACFF): « Avec Will Still, nous faisons partie d’une génération d’entraîneurs qui disent les choses »
L’ancien buteur de Charleroi, désormais entraineur de l’Union Namur qui brille en D2 ACFF, s’est confié à notre micro.
Cédric Fauré est un entraîneur heureux. Arrivé en cours de saison du côté de l’Union Namur, l’ancien buteur de Reims, Charleroi ou encore de l’Union Saint-Gilles apprend plus rapidement que prévu son rôle d’entraîneur. Désormais deuxième au classement général, à huit petites unités de Warnant qui ne demandera pas la licence, Namur semble désormais bien parti pour jouer la montée en Nationale 1.
Cédric Fauré, bonjour. Tout d’abord, comment allez-vous ?
Ça va très bien, merci. fraîchement mais ça va hein (sourire).
L’Union Namur est actuellement deuxième au championnat, grâce à une super remontée depuis le mois d’octobre, quelles sont les raisons de cette prolongation ?
Aujourd’hui, tout se passe bien, je n’habite pas loin et je suis installé pour un projet. Dans un premier temps, il a fallu faire ses preuves mais actuellement, le président est content de nos résultats, car j’inclus mon staff. Pierre (Salme, son adjoint) a aussi une grande part de responsabilité dans ces résultats et je trouve donc ça logique de répondre favorablement à la demande du président, que ce soit pour nous, ou pour le club car le fait de rester ici est intéressant.
Même s’il reste une bonne partie du championnat, vous êtes bien partis pour remporter la seconde tranche, êtes deuxième derrière Warnant qui n’a pas fait la demande de licence. Est-ce que vous pensez à la montée, pour le moment, ou est-ce un peu tôt ?
Je pense qu’il est encore tôt. Comme j’ai dit aux joueurs, on se doit de regarder match après match. Certes, l’objectif est là et on ne va pas se gêner, tout comme l’appétit vient en mangeant. À mon arrivée, le but était de stabiliser le groupe et les résultats ont suivi donc on se prend au jeu. Dans toutes les compétitions, on démarre à égalité et au fur et à mesure, on essaye toujours d’aller chercher une place plus haut. On va regarder vers le haut, tout donner et tout faire pour continuer cette série.
Pour parler un peu plus de vous, si l’année passée, vous étiez à Mulhouse comme entraîneur déjà, ici c’est la même chose. Quelle est donc la plus grande différence entre être joueur et entraîneur ?
Quand on est entraîneur, on est plus spectateur. On ressemble à un chef d’orchestre en donnant tous les éléments aux joueurs afin de faire le meilleur match possible. Après, dans notre rôle, on dépend des joueurs, de leur état de forme voire psychologique. Qu’un joueur, lui, est directement l’acteur sur le terrain. On peut changer, sur une action, le cours du match. On fait directement partie de la performance.
Et donc, du coup, avez-vous parfois des moments de frustration ou vous aimeriez bien déposer une tête au fond des filets comme il y a quelques années ?
Vu que l’état d’esprit du joueur est toujours présent, ça arrive, oui (rires). Quand on a été footballeur et qu’on voit un ballon qui traîne, même à l’entraînement, on a toujours envie de tirer dans les buts. Cela fait partie mon ADN, je ne changerai pas car quand on est amoureux du football, on garde toujours cette passion.
Dans votre longue carrière, vous avez côtoyé beaucoup d’entraîneurs. En avez-vous un en particulier comme modèle ? Pourquoi ?
Celui qui se rapproche le plus de ce que je veux être, c’est Felice Mazzu. En plus d’être un très bon coach, c’était un père pour nous et c’est justement ce que j’essaye de mettre en place dans le relationnel avec mes joueurs. Quand je leur dis quelque chose, je ne tourne pas autour du pot, je veux toujours être sincère et honnête même si parfois, ça ne fait pas plaisir. Mais il vaut toujours mieux dire la vérité en face que de l’apprendre via une autre personne. Après, tactiquement, je débute et j’essaye de m’améliorer tous les jours et c’est la raison pour laquelle Pierre est avec moi car il m’apporte énormément sur cet aspect.
Vous avez joué 214 matchs pour Reims, avec 92 buts à la clé. Et justement, là-bas, il y a un certain Will Still qui est en train d’exploser comme entraîneur. Est-ce que vous suivez ses résultats ?
Je suis toujours les performances de l’équipe, donc en parallèle, je suis les performances du coach. J’ai même vu récemment un reportage où j’ai fort apprécié sa façon de parler aux joueurs. Ça sort des critères de base des entraîneurs formatés à la Ligue 1. Normalement, ils prennent toujours des pincettes ou ne parlent quasiment pas aux joueurs. Nous faisons partie d’une nouvelle génération, et je m’inclus dedans, où l’on dit les choses, même si parfois il y a des mots assez forts qui sortent, et on est proches des joueurs. C’est ce qui peut fonctionner car la nouvelle génération de joueurs, on leur donne tout! Donc de temps en temps, ça leur fait du bien d’avoir un coach ouvert, presque copain, mais qui est capable de taper du poing quand il le faut et Will Still est un gars comme cela.
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Enfin, que peut-on vous souhaiter pour le futur ?
Tout d’abord, finir le championnat correctement et essayer d’être le plus haut possible. Éventuellement gagner la seconde tranche et ensuite, espérer que ce n’est que le début d’une longue carrière (sourire).
L’Avenir
Romain Helas
Jacques Duchateau
Publié le 02-02-2023 à 10h56 – Mis à jour le 02-02-2023 à 13h45
https://www.lavenir.net/regions/namur/sports/2023/02/02/cedric-faure-prolonge-a-lunion-namur-d2-acff-avec-will-still-nous-faisons-partie-dune-generation-dentraineurs-qui-disent-les-choses-video-IW3A5MKGLJBBVLKN6MTLM2YAWU/?fbclid=IwAR3G2xuzNwL8KF6PtwBohn_5Ar7lhBHg_QD2afh4B2jGhcDl_lXYcbpPnAs