jeudi 27 novembre 2025 - 5h14

Dernière actu

© Photo Sport Pictures (St.C.)

L’Union Namur (D1 acff) s’est relancée sportivement et ose aussi un projet de stade.

Moribonde au début de l’automne, l’Union Namur s’est relancée sur le terrain depuis l’arrivée de l’entraîneur Nadir Sbaa. En coulisses, son président, Bernard Annet sort à son tour un projet de nouveau stade, financé par des privés. L’emplacement souhaité pour l’investissement immobilier ? En plein centre-ville !

L’Union Namur (D1 acff) respire.
Au lendemain d’un zéro sur dix-huit et une défaite à domicile, 0-1 face à Stockay St Georges Sur Meuse le dimanche 28 septembre dernier, le président Bernard Annet qui avait pourtant juré, au matin de la confrontation encore que quoi qu’’il arrive ce jour-là, il maintiendrait sa confiance au coach Yannick Pauletti avait dû se raviser.
Le contenu du match avait été tel qu’il devenait compliqué de continuer à pratiquer la politique de l’autruche.
Il était impératif d’essayer autre chose et donc, comme généralement en pareil cas, tenter le coup avec un autre entraîneur.
Ce fut fait avec un enfant de la maison, en la personne de Nadir Sbaa, un jeune quadragénaire disposant de la licence pro et d’une courte expérience comme entraîneur des jeunes à l’Union St Gilloise et chez les Zébra Elites (adjoint de Franck Defays chez les U23 du Sporting).
Certes, il y avait aussi eu des petits passages comme assistant à la RUW Ciney et deux mois à Walhain, mais rien de très marquant encore.
Bref, la carrière de coach A de Nadir devait encore décoller, après voir connu quelques contrats pros comme joueur.

Huit parties plus tard, notre nouveau T1 a conduit les Merles vers trois succès et deux partages.
Certes, il y a aussi eu avec lui des revers plus lourds face à Mons (0-4) et Tubize-Braine (4-1) ou encore le derby à Meux laissé méritoirement aux visités (1-0), mais dans ces matchs-là encore, tout ne fut pas à jeter.
Aujourd’hui, au lendemain d’une victoire probante à… Stockay (0-4), les Unionistes ne sont mathématiquement plus descendants puisque le Crossing de Schaerbeek et les U23 du Standard de Liège sont classés juste derrière.
Si on pousse même un peu le bouchon plus loin, il n’y a à présent plus qu’un écart de huit unités entre la place actuelle de Namur et celle des U23 du Sporting de Charleroi, lesquels occupent le dernier siège encore qualificatif pour les play-off prévus à la fin février 2026.

 » Restons quand même sérieux dans nos constats, soupire le président Annet. Ce serait un miracle de se retrouver dans cette compétition-là pour la deuxième partie de la compétition. Mais après tout, on fera le bilan à la trêve prévue avant les fêtes de fin d’année.
D’ici là, on peut raisonnablement toujours espérer un neuf sur neuf puisque nous affronterons les deux équipes situées juste derrière nous et Meux, nos voisins, dans un derby toujours très disputé. « 

Pour le président, le choix de Nadir est le fruit d’une réflexion nourrie avec son frère Youness, le papa d’Adel, un des joueurs de l’équipe A.

 » Au départ, je m’apprêtais à confier à Nadir une fonction de directeur technique des jeunes, raconte-t-il.
Mais en entendant les arguments de Youness, en constatant que Nadir n’avait pas eu sa chance alors qu’il avait fait du bon travail à l’Union St Gilloise et surtout le Sporting de Charleroi, qu’il connaissait notre noyau presque en profondeur pour être souvent en tribunes, qu’il avait un passé de pro, qu’il disposait de la licence pro de coach et qu’il avait fait sa formation et même joué avec la deuxième équipe de Namur à un moment donné, il y avait assez d’arguments pour que je lui donne sa chance.
Il me rend déjà bien la confiance que j’ai placée en lui. C’est quelqu’un de très respectueux et surtout une main de fer dans un gant de velours.
Il tient un discours sans cesse positif à l’égard de ses joueurs. J’ai aussi constaté qu’il savait prendre ses responsabilités lorsque cela s’imposait
.  »

Yannick Loemba reviendra-t-il à l’Union Namur ?

En parlant comme cela, Bernard Annet fait probablement allusion au cas du médian offensif congolais, capitaine de son équipe, Yannick Loemba, arrivé à Namur en provenance du RFC Liège, notamment grâce aux bons conseils d’un certain Pierre François, manager général actuel du Standard de Liège.
Depuis le 26 octobre et la défaite 0-4 face au RAEC Mons, celui qui a inscrit deux buts en treize sorties pour l’Union Namur n’apparaît plus sur une feuille de match.
L’ancien joueur de Dundee United, d’Ostende, de Mons et de OHL ne fréquente pas pour autant l’infirmerie.
Il a tout simplement été invité par son entraîneur et le président Annet à réfléchir sur son comportement et son avenir jusqu’à ce milieu de semaine, moment où le président reprendra langue avec lui.

 » Que ce soit clair, justifie Bernard Annet. Notre intention première n’est pas de nous séparer d’un tel talent.
Personnellement, je l’aime beaucoup. Il a un grand cœur.
Le souci vient de la frustration qui l’a habité lors des mauvais résultats de l’équipe pendant tout un temps.
Il a un caractère bien trempé. Il a du mal à mettre des gants lorsqu’il s’adresse à un équipier qui a fait un mauvais choix de jeu.
A 35 ans, c’est la première fois qu’il évolue dans le foot amateur et peut-être qu’il a du mal avec cela. Je suis ennuyé avec cette affaire car il faut savoir que j’ai un peu cassé ma tire lire pour qu’il nous rejoigne.
Aujourd’hui, en écoutant le staff des entraîneurs, il s’avérait qu’il générait, par son comportement pas mal de stress à l’égard de l’un ou l’autre de ses équipiers.
L’intérêt collectif doit rester prioritaire évidemment. Pourtant, je ne peux pas croire qu’il n’y a pas de solution derrière tout cela.
Je l’ai invité à réfléchir quinze jours trois semaines à la maison et à revenir chez nous, avec une mise à disposition, dans un premier temps pour le noyau B.
Il pourra aider de cette façon les jeunes à progresser.
On attendra alors qu’il soit prêt physiquement pour être à nouveau disponible pour le noyau A. Avec une façon d’aborder les choses plus cool.
C’est un garçon qui a de l’honneur, j’ai bon espoir qu’il ne nous laissera pas tomber définitivement. « 

Avec des joueurs venus de la Réserve, où ils évoluaient presque dans l’anonymat, gratuitement.

Si l’on regarde dans le rétroviseur, on constate aussi que Nadir Sbaa n’a pas hésité à faire quelques repositionnements sur son échiquier de départ.
Qu’il a également fait confiance à des garçons qu’on avait peu ou pas vu dans les huit premières sorties de championnat.
On veut parler ici de Mamoudou Koumé, Walid Aabdi ou le défenseur central Tom Adant.

 » Exact, embraye Bernard Annet. C’est ainsi la preuve que le championnat réserve, d’où ces éléments viennent a toute son importance à mes yeux.
Je milite d’ailleurs toujours à fond devant l’ACFF pour que chaque équipe de D1 amateur aligne une formation dans cette compétition.
Je sais que certains ne sont pas d’accord car cela occasionne des frais supplémentaires, en déplacement par exemple, mais l’ACFF pourrait aider en donnant des incitants financiers ou en redistribuant autrement les droits TV des pros.
Chez nous, les gars viennent jouer avec l’équipe réserve gratuitement le lundi soir, sur un terrain de Fosses la Ville, presque dans l’anonymat, avec la seule perspective d’intéresser un moment donné le noyau A.
Koumé m’a été proposé tout à la fin du mois d’août par le même manager que notre arrière droit Yanis Afkir.
Il est vite sorti du lot avec l’équipe B et il est devenu un pion important dans le dispositif de Nadir Sbaa.

Aujourd’hui, au lendemain d’un 9 sur 12, un onze presque type s’est dessiné.
Avec des relais du coach dans chaque ligne.
Je me réjouis des grosses prestations actuelles du gardien Clément Libertiaux et du couloir droit Paolino Bertaccini. Ils montent en puissance.
Mais je pourrais dire cela de bien d’autres. Comme le défenseur central Luca Chavet, qui nous est prêté par le KAS Eupen et qui devrait rejoindre la D1B la saison prochaine.
Je constate aussi que l’attaquant Traoré a repris confiance et que David Perreira a trouvé sa place dans les parages d’Amaury Patris.
On rit souvent de moi quand je dis qu’on a un groupe plus fort, individuellement déjà, comparativement à la saison dernière. Je le crois sincèrement.
Bientôt David Nobrega et le Colombien Uhia apporteront encore davantage de concurrence.

Carlos a perdu beaucoup de temps avec une grosse entorse de la cheville mal soignée.
Le jour où il a pu mettre entre parenthèses son métier de facteur quelques semaines pour mieux se soigner, tout s’est accéléré.
Je peux comprendre qu’avec un CDD, il ne voulait pas mettre son emploi en péril.
Mais en parcourant de six à huit kilomètres pour ses tournées, il ne se soignait pas.

Pour le jeune défenseur Jules Foll, il n’y a pas de mise à l’écart. Il soigne une pubalgie. Il reviendra tôt ou tard.

Oui, j’étais un peu dans les cordes au soir du 0 sur 18. Je me suis dit  » tant d’efforts ces dernières saisons pour redescendre en D2 « , ce n’est pas imaginable.
Rien n’est acquis aujourd’hui, mais je sens qu’on est enfin sur une bonne route. « 

Le président rêve d’un nouveau stade fermé dans le centre-ville de Namur d’ici 2030

Le président Annet est un peu ainsi également : c’est quand on le croit à court de solutions et de moyens qu’il sort un lapin de son chapeau.
Ce  » lapin  » est venu sous la forme d’une annonce, la semaine dernière, d’une demi-page dans les médias de la place où est lancée l’idée de construire d’ici 2030 un beau projet immobilier privé autour de son club.

En clair, il s’agira d’obtenir un stade fermé sur le modèle du Tammela Stadium, à… Tampere dans le sud de la Finlande.
L’enceinte en question, qui a reçu un prix d’architecture est prévue pour 8000 spectateurs liés au club de Tampere United.
Dans le même projet, des appartements et un lieu de concert pour 15.000 personnes sont intégrés.
Coût de l’investissement namurois : autour des 20 millions d’euros.

 » J’envisage peut-être d’aller voir un jour ce stade, note le dirigeant ardennais. Quand nous aurons le lieu d’implantation et l’avant-projet, il sera encore temps de chercher les investisseurs à mes côtés. Entendons-nous bien, je chercherai des gens qui s’impliqueront autant dans le club que dans une partie ou plus du projet immobilier. « 

Le président des Merles ajoute qu’il veut avoir les autorités communales derrière lui, même s’il est conscient que le moment n’est plus propice à décrocher des subsides du côté de la Ville et même de la Région, laquelle sera déjà concernée par l’obtention du permis.

 » A l’époque du bourgmestre Jacques Etienne, la Ville a loupé le projet de rénovation du stade Adeps, où nous jouons en ce moment.
Il y avait bien 13 millions de subsides inscrits au budget. A l’époque, le club sortait de moments compliqués dans sa gestion et il n’y avait pas grand monde pour porter un projet.
On va essayer de ne pas louper le train cette fois.
Avec du privé donc, ce qui n’est jamais tout à fait gagné d’avance. Mais on se retroussera les manches.

Oui, je rêve parfois d’une entente avec Jambes pour l’occupation globale du site de Mascaux.
Notre école de jeunes a démarré fort : nous avons inscrit une centaine de jeunes Merles en une saison, et je vise les trois cents gamins pour l’été 2027.
Je ne mets la pression à personne, je veux respecter tout le monde, surtout dans ma ville déjà.
Pour l’heure, le président de Jambes n’est pas preneur d’une seule entité entre les deux clubs, mais il ne faut jamais dire jamais. Surtout en foot.
Pour le reste, une solution se dessine pour le stade Wilson de Fosses la Ville, où l’asbl UR Namur a un bail jusqu’en 2031.
Là-bas, l’idée est de rendre les infrastructures à la Ville et les Fossois pour autant que nous ayons un accord d’occupation prioritaire.
Sans pour autant manger tous les espaces-temps pour laisser aux autres la possibilité de se relancer aussi. « 

Pour le moment, pour le projet de nouveau stade, il y aurait trois endroits à l’étude dans le centre-ville, aucun en périphérie.
L’architecte Cyril Rousseau, qui s’est occupé de l’Easi Arena, le nouveau stade de la Raal, mais aussi du futur Zebra Arena, au Sporting et qui est encore derrière le projet de l’Union Rochefort à Marche en Famenne est, ou sera sans doute appelé prochainement à se positionner autour du concept namurois.

RTBF Actus – 26/11/2025
Par Philippe Bughin

Laisser un commentaire