“Nous voulons le retour du public”: le sport amateur contre-attaque avant le Codeco et demande le même traitement que la culture
L’Association interfédérale du sport francophone espère qu’elle sera entendue.
Avant de revenir, contraint et forcé, sur sa position concernant le secteur culturel, le dernier Codeco avait décidé d’interdire le public dans les enceintes sportives, qu’elles soient couvertes ou à l’air libre. Une décision qui fait grincer des dents tous les acteurs du sport, principalement amateur. Certaines fédérations ont pris des mesures isolées. Les instances du football amateur et semi-professionnel, par exemple, ont décidé d’un arrêt momentané des compétitions. Comme l’a répété à plusieurs reprises le président de l’Association des clubs francophones de football, « le football amateur ne peut pas continuer sans public et sans buvette ». Le financier a donc pris le dessus sur l’aspect purement sportif puisque les entraînements et amicaux, pour lesquels les joueurs amateurs ne sont généralement pas rémunérés, peuvent continuer.
Cette absence de public a le don d’irriter et de provoquer une forme d’incompréhension du côté de l’Association interfédérale du sport francophone… qui entend mettre le pressing sur le Codeco de ce jeudi matin. Pour elle, des jauges doivent être instaurées mais une interdiction formelle de la présence de public est démesurée. Ce jeudi, l’AISF espère donc qu’une marche arrière aura lieu ou, en tout cas, que les règles seront revues. Si la culture peut accueillir du public, pourquoi pas le sport ? « Nous aimerions que le sport puisse au moins bénéficier des mêmes mesures que la culture. C’est-à-dire 200 personnes en intérieur et 400 en extérieur. Ce n’est pas grand-chose lorsque l’on voit qu’en France il peut y avoir 2 000 personnes en intérieur et 5 000 en extérieur », lance Serge Mathonet, le président de l’AISF.
Pour se faire entendre, l’Association a adressé une lettre à la ministre des Sports, Valérie Glatigny. En voici un extrait : « Notre enquête de novembre 2020 l’a démontré, sans ce public, les recettes de nos clubs sont lourdement impactées et certaines fédérations ont d’ailleurs fait, ou feront peut-être, le choix de suspendre les compétitions. Comme vous le savez, la très récente décision du Conseil d’État pour le secteur culturel contraint les autorités à autoriser la présence du public dans ce secteur. Le Codeco devrait décider d’adapter l’arrêté royal dans ce sens. Le monde sportif comprendrait mal et contesterait le fait que la présence du public selon certaines jauges (et le respect des mesures sanitaires comme le contrôle du CST, le port du masque, la ventilation, etc.) ne lui soit pas également applicable d’autant que, comme le Conseil d’État l’a souligné pour les salles de spectacles, les infrastructures sportives ne sont pas des lieux particulièrement dangereux pour la santé et la vie des personnes en tant qu’ils favoriseraient la propagation du coronavirus. Il nous paraîtrait d’ailleurs parfaitement incohérent que, à titre d’exemple, un concert puisse avoir lieu avec 200 personnes, mais qu’un match de football ou de basket doive se tenir à huis clos. »
L’AISF attend donc de la ministre Glatigny qu’elle appuie la demande auprès du ministre-Président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Pierre-Yves Jeholet. À cette lettre, Valérie Glatigny aurait répondu que, malheureusement, le nombre de cas de Covid était en forte augmentation. Mais nul doute que les membres du Codeco seront avisés de cette demande.
Et si le Codeco de ce jeudi décidait de ne rien relâcher ? « Nous verrons ce que nous entreprendrons, poursuit Serge Mathonet. Nous analyserons si un recours auprès du Conseil d’État est utile ou non. Si tout ferme, nous aurons du mal à plaider pour un secteur en particulier mais si tout reste ouvert sauf les enceintes sportives pour le public, il sera peut-être nécessaire de souligner cette incohérence. »
Pas question cependant d’aller à l’encontre des règles et de tout permettre. « Ici, nous ne plaidons pas pour le remplissage des stades de Pro League, par exemple. Le sport professionnel est à part, nous parlons bien du sport amateur dans le cas présent. Pouvoir réunir 200 personnes dans une salle de concert mais ne mettre personne autour d’un terrain de hockey, ce n’est pas cohérent. Bien entendu, il faut comparer ce qui peut l’être : des gens sans masque dans un stade de foot et un concert à l’Opéra où tout le monde est assis silencieusement avec son masque, c’est différent. Mais on peut aussi opposer un concert où tout le monde crie, chante et danse et un match de hockey où l’on est simplement au bord du terrain avec masque. »
Toujours est-il qu’attendre un assouplissement à ce niveau semble bien ambitieux au vu des chiffres des derniers jours. Dès lors, ce chapitre du sport amateur semble donc loin d’être clos…
La DH Sports+ – 6/12/2022 –
https://www.dhnet.be/sports/sport-regional/nous-voulons-le-retour-du-public-le-sport-amateur-contre-attaque-avant-le-codeco-et-demande-le-meme-traitement-que-la-culture-61d5d5e49978e25398d54b1c
Vers des changements pour le sport amateur ? Peu d’espoir au vu de la situation épidémiologique…
À la sortie du kern, mercredi, certains se demandaient à quoi servirait le Codeco.
Le secteur des sports en amateur souhaiterait pouvoir reprendre ses activités avec du public, mais il y a fort peu de chances pour que ce souhait soit réalisé dans les prochains jours. Le point ne figure pas au menu du comité de concertation de jeudi car ce Codeco sera surtout l’occasion de dresser un état des lieux. Où en sommes-nous dans les contaminations, les hospitalisations et les occupations des unités de soins intensifs ?
Les secteurs du sport, des loisirs ou encore de la culture espèrent être pris en compte mais la situation épidémiologique n’y est pas favorable. Or, cela a toujours été le point cardinal du Premier ministre. « Alexander De Croo ne souhaite pas fermer un secteur en particulier plutôt qu’un autre. Son choix a toujours été d’empêcher les événements de masse pour éviter des contaminations, indique-t-on au gouvernement. Si les chiffres remontent, il n’y a pas de raisons pour qu’il y ait du changement. »
Et c’est précisément ce qui est en train de se passer. Dans son dernier bulletin épidémiologique, Sciensano relève que 27 199 personnes ont été testées positives au Covid-19 le 3 janvier 2022. Ce qui constitue un record depuis le début de l’épidémie en Belgique. Et le nombre de contaminations ne devrait aller qu’en augmentant, selon les experts. Avec toutefois une nuance : les hospitalisations continuent de baisser, confirmant la thèse qui indique qu’Omicron est plus contagieux mais moins virulent que les précédents variants.
Ce mercredi, le comité ministériel restreint (kern) s’est donc réuni pour déblayer le chemin pour le Codeco du lendemain. À la sortie, les déclarations semblaient indiquer qu’il n’y aurait pas de nouveautés au niveau des mesures. « La question du baromètre de la culture, l’obligation du télétravail à 100 % tout cela a été évacué par le Premier ministre. Je me demande à quoi servira le Codeco, si ce n’est pour servir de chambre d’entérinement. »
Ce comité de concertation aurait pour but d’entériner les décisions prises par les ministres de la Santé de lundi à mercredi, décisions visant notamment à permettre un retour à l’école à 100 % en présentiel. Mais pas du public dans les stades.
La DH Sports+ – 6/12/2022 –
https://www.dhnet.be/sports/omnisports/vers-des-changements-pour-le-sport-amateur-peu-d-espoir-au-vu-de-la-situation-epidemiologique-61d60ed29978e25398d89b5b