jeudi 21 novembre 2024 - 4h55

Dernière actu

Vente du stade de l’UR Namur : «Le point de non-retour»

Cette fois, ça y est. Le conseil communal a validé l’acte de vente du stade des Bas-Prés au Bureau Économique de la Province. Non sans de longs débats passionnés.

À l’évocation de l’UR Namur, les convictions politiques sont laissées au vestiaire. Ce sont les émotions qui parlent. C’est davantage le supporter que le conseiller Étienne Nahon (MR) qui s’est exprimé sur la vente du stade des Bas-Prés. Pour rappel, la Ville envisage de se séparer des infrastructures footballistiques et de les céder au BEP pour un montant de 485000 €.« Je suis contre et mille fois contre. Mais intrinsèquement, je n’ai rien contre. Je regrette surtout qu’il n’y a pas de plan B crédible », déclare Étienne Nahon. Le BEP, qui envisage de raser le terrain pour y créer un parking, portera le brassard de capitaine des infrastructures dès la fin de la saison 2022. Et jusqu’au 30 juin 2023. Passé cette date, on coupera le courant. Au propre comme au figuré.« Cela figure tel quel dans la délibération », dit Étienne Nahon qui s’inquiète pour l’avenir du club.« Cela fera la troisième fois qu’on rase un stade pour construire un parking, à Namur. »Lui rêvait d’un terrain à taille humaine, multifonctions, et financé par un partenaire privé.

Les craintes pour le futur du club fanion de la ville de Namur sont partagées par Marine Chenoy et Khalid Tory (PS) ainsi que par Véronique Delvaux (Les Engagés). Loic Demarteau (DéFI), de son côté, tacle la majorité. Selon lui, elle manquerait de vision pour Salzinnes, un quartier qui perdra son stade de foot après avoir perdu sa piscine. Le tout au profit de Namur Expo, un complexe qu’il juge« vieillissant »et« mal placé ». Piqué au vif, le bourgmestre lui répond que la délocalisation du palais des expositions a fait l’objet d’une fiche Feder« tuée dans l’œuf par les influences liégeoises et carolos ».Maxime Prévot précise qu’un projet de rénovation et d’extension des lieux est dans les cartons et est en lice pour décrocher un subside du Feder.

Concernant les infrastructures footballistiques, tout est moins limpide. Pour le mayeur, les changements de dirigeants à répétition n’ont pas aidé à la stabilité.« L’hypothèse d’un déménagement vers le stade Adeps de jambes a toujours été refusée. Depuis des années, il aurait été possible d’arriver à un aménagement différent », explique-t-il. Mais avec le temps, les opportunités ont chaque fois été réduites à peau de chagrin, la faute aux tergiversations.« Maintenant que l’échéance approche, on crie au loup », dit encore Maxime Prévot.

Ce dernier explique avoir multiplié les réunions, jusqu’il y a peu. Avec les dirigeants du club, notamment – plus enclins à creuser la piste d’une hypothétique relocalisation à Malonne, selon le mayeur – ainsi qu’avec la ministre des Sports Valérie Glatigny et des représentants de l’Adeps.« Parce que l’accueil au stade de Jambes est toujours sur la table », dit-il. Moyennant l’aménagement d’une buvette, d’espaces VIP, etc. Et Prévot de rappeler que le produit de la vente du stade des Bas Prés ira au bénéfice de l’UR Namur. L’option jamboise pourrait même s’avérer transitoire. Le montant de la transaction serait alors thésaurisé dans l’attente d’une solution pérenne.

Voilà pour le condensé d‘un débat passionné et long. Aussi long qu’une passe de vieux keeper anglais adepte du « kick and rush ».

Vote individuel

Puisqu’on est dans l’émotion, et afin d’éviter toute« hypocrisie politique », Étienne Nahon a souhaité que les élus tombent le maillot du parti et votent de manière individuelle. Ce que permet le Règlement d’ordre intérieur, moyennant l’accord d’un tiers de l’assemblée. Les conseillers l’ont donc joué perso. Ce qui s’est avéré être sans influence sur le score final. Sur les 44 votants présents, 28 se sont prononcés en faveur de l’acte de vente du stade des Bas-Prés et 16 contre. La balle est désormais dans le camp du BEP.

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