Les grands projets de l’UR Namur | Deux salles, deux ambiances mais un seul amour avec un projet de stade: «Une hausse de capital est prévue en 2024»
Peu importe les camps et les liens, les Merles vont vivre une année 2024 importante pour le futur du matricule 156. Bernard Annet a dévoilé ses grandes ambitions dans un climat toujours aussi clivant.
Dans sa buvette jamboise, l’UR Namur a adressé ses vœux à ses sympathisants sur base d’une présence payante (jusqu’à 99 euros sans compter les boissons ou sur une formule à moitié prix de dernière minute) ce dimanche matin. Une journée qui avait mal commencé pour la direction, obligée d’enlever une banderole placée à la grille d’entrée : « L’UR Namur, c’est nous. Les dirigeants passent, les supporters restent. »
Le ton est donné dans un climat toujours tendu entre certains supporters et le président Bernard Annet.
Après des rétroactes sur les événements vécus au club depuis son arrivée en février 2020, le président mosan, à l’aise à oral et phrase de Winston Churchill à la clé, a insisté sur le fait que le club était totalement sain, pour preuve l’obtention de la licence de la N1 il y a quelques mois. « L’aspect administratif est beaucoup plus important que l’aspect infrastructure », dit le boss namurois qui rappelle la terre brûlée et les « cadavres dans le placard » qu’il a découverts il y a quatre ans. « J’avais commandé un sondage à mes débuts à Namur. Seulement 2 % des interlocuteurs avaient confiance dans le club. J’ai sous-estimé cette image négative. »
Soutien politique
Invité par Bernard Annet, Gunther Schepens était présent pour partager son expérience. L’ancien joueur pro s’occupe notamment de la gestion de l’équipe U23 de Gand, en Nationale 1 également. « On a de l’ambition mais je ne sais pas si on doit monter en D1B avec notre équipe. Notre but est de former des jeunes pour les amener dans le noyau ou les vendre comme Ibrahim Salah (7 millions à Rennes). Si Namur veut grandir, il doit avoir du soutien politique », claironne le Gantois.
« Je ne l’ai pas téléguidé dans son discours », sourit Bernard Annet qui a ensuite laissé la parole au bourgmestre Maxime Prévot. « Dire que la Ville n’a pas soutenu l’UR Namur est faux. Il ne faut pas être désagréable mais objectif », prévient le politicien qui revient sur les multiples interlocuteurs du club par le passé, la promesse signée de déménager à Jambes (ndlr : avec Lucien Romeo à l’époque), sur les sommes avancées pour éponger des dettes, sur la transformation des Bas-Prés en stade de foot financée par la Ville ou le personnel mis à disposition. « On a proposé l’Hastedon ou Belgrade, Namur n’en a pas voulu. Regardez ce que le hockey a fait de l’Hastedon ! On ne demande qu’à avoir un club de D1 à Namur. On n’a pas d’intérêt à refuser cela. Mais la Ville n’est pas là pour financer les contrats de joueur ou débloquer des budgets. Le sport pour tous est la priorité. »
Hausse de capital
Un discours martelé à de multiples reprises qui ne déstabilise par Bernard Annet. L’Erpentois a présenté son plan pour le futur. « Notre projet Merlios évoqué en mai dernier n’est pas une réussite ou un échec. On l’a mis en pause, conseillé par l’ACFF. La création d’une société coopérative a dû être postposée pour éviter le risque d’une rétrogradation sportive. Désormais, nous avons modifié tout cela sur base juridique en conservant l’ASBL et en créant la société coopérative en plus. On attend la validation par la fédération belge de foot. »
La grosse information, c’est la volonté d’augmenter le capital du club à une hauteur de 800.000 euros durant le second trimestre. « C’est ambitieux, j’y crois, en contactant les entreprises privées de la région. Si l’on n’y arrive pas, il faudra élargir le cercle en Belgique. Ce serait la phase 2. »
Aidé par ses contacts gantois, Annet a pris langue avec Ivan De Witte, président du club des Buffalos et homme d’affaires, pour l’aider à garnir son réseau. « Il y a une phase 3 avec l’ouverture à des investisseurs étrangers. »
Annet le sait, tout seul, il n’y arrivera pas s’il veut faire encore grandir l’UR. « À moins d’un vainqueur de loterie… »
Se félicitant de la venue du T1 Cédric Fauré, le chairman a déjà tiré un trait sur ce championnat de N1, se voyant, et il y a de grosses chances, dans la future N1 francophone. « L’accès à la D1B est plus proche même si je regrette la séparation avec les clubs flamands. Mais notre problème est l’infrastructure sportive, dirigée par l’Adeps et donc la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le stade de Jambes n’est pas homologué pour la D1B. Il faudrait plus de lux et surtout davantage de gradins pour atteindre les 4.000 places. »
Un rêve impossible actuellement mais Bernard Annet veut garder cette ambition qui le caractérise malgré une année 2024 qui s’annonce compliquée sur le plan financier, tant au sujet du club, on l’a compris, mais aussi sur le volet personnel.
Par Jérôme Nellis
Journaliste – Responsable rédaction sportive
Publié le 08/01/2024 à 07:08
https://www.sudinfo.be/id768670/article/2024-01-08/les-grands-projets-de-lur-namur-deux-salles-deux-ambiances-mais-un-seul-amour