jeudi 25 avril 2024 - 12h52

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Bernard Annet et l’Union Namur sur les marches d’une montée vers la D1 amateurs? Pas sans ouvrir le club... ©-edA

L’Union Namur va s’ouvrir aux investisseurs

Le 24 mai lors d’une soirée d’information pour les futurs « Merlios » (socios), Namur va présenter un projet de coopérative.

Président Annet, resituez-nous votre arrivée à Namur ?

À titre personnel j’ai été dans le milieu du sport en tant que joueur de 2e nationale au volley. Enseignant, j’ai un master en éducation physique. Mais j’ai toujours été fan de foot, abonné au Standard pendant quinze ans, je l’ai suivi en Ligue des Champion avec Frédéric Étienne. J’ai aussi suivi les Diables Rouges au Brésil, en Russie et en France. Je suis un Marchois installé pour des raisons personnelles à Erpent il y a 8-9 ans. Avec Fred, on a rêvé d’un projet foot, on a créé Namur City pour y voir nos enfants. En février 2020, j’étais le seul candidat capable de reprendre Namur rapidement…

Avec des débuts déjà en D2…

La première année « Covid » on bascule pour un dixième de point… On termine champions la saison suivante avec dix points d’avance. En remontant l’objectif était le top 5: on y est. L’autre objectif à moyen terme était de monter à nouveau d’une division. L’appétit vient en mangeant: on est en bonne voie d’obtenir la licence pour la D1.

Ce sera le cas mercredi ?

La comptabilité est nickel, jusqu’à obtenir la certification sans réserve d’un réviseur. Il nous manque à peine 200 lux dans un coin du stade de Jambes, mais il n’y a pas de dettes fédérales ni vis-à-vis des joueurs, ni des fournisseurs. Ce travail pour la licence a permis de nettoyer la maison de la cave au grenier. C’est l’occasion d’intéresser les investisseurs. Nous n’avons pas été convoqués ce vendredi par la commission des licences pour plus de détails: ça sent bon pour le 19 avril…

Il faudra néanmoins terminer dans le top 5 et devant ceux qui auront la licence…

Oui on reste en lutte à trois car La Louvière Centre a finalement aussi demandé la licence: on est tous en cinq points avec Tubize, et il en reste 15 à prendre. On joue bien, un jeu à risque, avec trop de buts encaissés mais avec la meilleure attaque. On a toutes nos chances de finir 1er en tant qu’équipe en ordre de licence, et ça passe par un résultat face à Meux, en récupérant Lwangi et Dheur.

Un club qui vous inspire ?

On s’entend bien avec Philippe Dubail et son club a une belle stabilité: les automatismes, ça met du temps, ils se trouvent les yeux fermés. Warnant aussi. Nous, sur les 19 joueurs de l’an dernier on en a conservé 13, en ajoutant des Khaida, Crame ou Bakija.

Comment voyez-vous la suite ?

Il y a deux solutions: soit on se renforce et on joue le titre en D2, soit on monte en D1 amateurs, qui est semi-pro, et c’est une autre dimension. Pour ne pas y jouer le maintien, il faut se renforcer beaucoup, les joueurs y viennent de clubs professionnels où on s’entraîne deux fois par jour avec un staff important. La difficulté, c’est l’inconnue de la situation future, car ça change la donne. Et le marché est le marché: les clubs comme Rochefort sont aux aguets… Ma conclusion est qu’entre la D2 et la D1, tout dépend du budget: il double et il faut minimum 800.000€ pour avoir une équipe compétitive en D1 amateurs. C’est beaucoup d’argent à investir seul. Je voulais monter d’un étage dans les trois ans et aussi arriver à l’équilibre financier. Pour y arriver, il faut un pool d’investisseurs: soit enclencher le sponsoring, soit un investisseur avec de gros moyens financiers.

Difficile dans ce cas de décider de tout, seul…

Je n’exclus pas de céder le club si il y a des garanties d’investissement à long terme et ça peut se mettre dans une convention. Mais c’est mon « plan B », celui d’une offre qu’on ne peut pas refuser. Or, elle n’existe pas. Je ne veux pas vendre le club car c’est un projet que j’aime, je viens du sport, je m’intéresse au sport et à la formation, je n’ai donc aucune intention de céder le club. Mais j’ai l’intention de l’ouvrir aux investisseurs pour le consolider. Et ça, c’est le « plan A ».

Comment y arriver vu les échecs du passé ?

Concrètement cela passera par création d’une société coopérative dans laquelle se trouveront le matricule et les contrats des joueurs, c’est-à-dire la valeur du club. L’ASBL subsistera en parallèle pour les bénévoles, les subsides et les jeunes. On n’a pas d’actif immobilier, on est locataires partout, à Fosses aussi… Mais on va requalifier ce site en refaisant le tapis de coco.

Une coopérative de socios ?

Oui, on va découper la maison en 1000 morceaux à 1000€ pour lever 1 million d’euros. Il y aura deux sortes d’investisseurs: les petits souscripteurs à 1000€ le ticket pour un dixième de pourcent de la maison (on les appellera les « Merlios juniors ») qui achèteront entre 1 et 49 parts maximum de la maison Union Namur. Et les investisseurs « Merlios seniors » qui pourront souscrire à partir de 50 000 €, en ayant plus de pouvoir au C.A. de la coopérative du club (elle aura le contrôle). Celui-ci sera formé de 3 membres de l’ASBL actuelle, mon fils et moi avec Claude Berode, d’un représentant des Merlios juniors et de deux représentants des Merlios seniors. La valeur économique de chaque souscripteur à l’AG de la coopérative est au prorata des parts. Donc, si dans cinq ou dix ans, le club vaut 5 millions, la part de 1000€ vaudra 5 000 €…

Comment réunir ces socios ?

Le 24 mai lors d’une soirée d’information où sera présent le notaire Fonteyne de La Louvière, car c’est lui qui a fait le montage juridique pour la RAAL. On l’a rencontré avec Steffi Fensie, notre CQ spécialiste en finances, sur le conseil de Salvatore Curaba. La réunion aura lieu en présence du bourgmestre de Namur, de Salvatore Curaba mais aussi de Pierre Locht, le CEO du Standard. Par leur expérience, ils montreront leur soutien au projet du club. Je veux donner à celui-ci une dimension un peu au-delà du foot. « Hisser le drapeau Namur » sera la thématique de la soirée car le football est le sport le plus médiatisé et incarne la fierté d’une ville et la fierté de ses habitants. Tout le monde s’intéresse à Namur en bien ou en mal: je me sens investi d’une responsabilité par rapport aux attentes. Ce sera le top départ d’une nouvelle ère: qu’on monte ou qu’on ne monte pas en D1 amateurs, je ne changerai rien par rapport au projet car, si j’ai des moyens, je n’ai pas la puissance d’un Curaba ou d’un groupe Lhoist…

Et si un groupe ou un financier prend le contrôle du club ?

Garder l’ancrage régional est l’idée. Je suis confiant par rapport au projet car on s’appelle justement Namur, si ce n’était pas le cas je ne serais pas confiant… il y a une marge de progression dans la capitale de la Wallonie, 7e ville de Belgique. Je suis optimiste de nature. Pas rêveur, mais réaliste: je suis absolument certain que l’opération sera un succès. Et je ne cherche pas à récupérer mes billes: j’ai signé la « lettre de confort » pour la licence N1 où l’actionnaire principal s’engage à soutenir le club la saison prochaine. Mais je veux ouvrir le club aux investisseurs.

Avec quelle finalité ?

Toute opportunité nécessitant une seconde augmentation de capital reste possible. Le but est que ce club rentre à nouveau dans les 42 meilleurs de Belgique. J’ai trop entendu la phrase: « comment une ville comme Namur n’est pas en D1 ? ». Cette opération est fondamentale…

 

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