L’UR Namur aimerait rester un peu plus longtemps aux Bas Prés, puis construire
C’était prévu de longue date, et cela a été acté lors du Conseil communal du 23 février dernier : la Ville de Namur va vendre le stade des Bas Prés au Bureau économique de la Province (BEP), qui en fera un parking pour Namur Expo. L’UR Namur, qui évolue en Division 3 Amateur, devra donc déménager avant l’été 2022. Et sa destination devrait être le terrain de l’ADEPS à Jambes. Mais la nouvelle direction du club, en place depuis mai 2020, estime que ces installations ne conviennent pas au football.
Magnifiques installations pour l’athlétisme, mais pas pour le football …
Selon Benoît Massart, l’un des membres de la direction de l’UR Namur, le stade de l’ADEPS, avec sa toute nouvelle piste (inaugurée début 2020), est un « … magnifique écrin pour l’athlétisme … » (Que le SMAC, Sambre et Meuse Athlétique Club, utilise), « … mais il ne dispose pas de buvette, ni d’espace VIP, sans lesquels un club amateur de football ambitieux ne peut vivre … ».
Notons tout de même que l’ES Jamboise, qui évolue en 2e provinciale, y joue. Mais il y a sans doute une différence (de trésorerie, de budget) à considérer par rapport à un club évoluant au cinquième échelon national, et ayant manifestement l’intention de remonter en D2 Amateur, voire en D1 Amateur, à court/moyen terme.
Il y a bien une petite buvette à l’extérieur, mais ce n’est pas suffisant.
Le SMAC et l’ES Jamboise peuvent utiliser une petite buvette extérieure, une « Bodega » mise à disposition par l’ADEPS. Ceci convient aux deux clubs. Mais l’UR Namur, qui pourrait aussi l’utiliser, estime que les recettes générées par cette buvette seraient une ressource insuffisante.
Par ailleurs, Benoît Massart ajoute « Même en Division 3 Amateur, il existe des matches à risques. Le stade de l’ADEPS ne permet pas de s’y adapter. Il n’y a pas de séparation dans la tribune, pas vraiment de possibilité de faire entrer les supporters par des accès séparés, etc. », ajoutant « A notre niveau, nous n’avons pas de ramasseurs de balle, et nous ne souhaitons pas abîmer la nouvelle piste avec les passages réguliers des joueurs (et leurs crampons) durant un match. ». Arguments que l’on comprend, bien sûr. Mais qui ne sont pas vraiment les plus importants.
Même sentiment chez les supporters …
Selon John-Denis Put, fidèle à l’UR Namur depuis 1980, et membre du club de supporters « KDB » (le Kop du Bas) depuis sa création il y a une dizaine d’années, « Ce stade, avec sa tribune éloignée du terrain, n’est pas un stade de foot ! ».
Les supporters « acharnés », un peu plus d’une centaine en comptant aussi les kops des Boys et de la Jeune Garde Namuroise (JGN), sont donc sur la même longueur d’onde que les nouveaux dirigeants. De part et d’autre, on pense qu’il faudrait, à moyen terme, construire quelque chose de neuf. Modestement, mais avec des perspectives d’évolution, et un « Chez soi » pour l’UR Namur, qui a déjà dû quitter son fameux Stade Michel Soulier en 2001 (pour la construction d’un … parking), et se retrouve à nouveau « éjectée ».
Pas vraiment de « Plan B » !
L’éventualité de déménager provisoirement au Centre Patrick Mauléon, également à Jambes, le long de l’Avenue Mascaux, que l’UR Namur loue à la Ville pour principalement plusieurs de ses équipes de jeunes, ne pourrait être que provisoire. Il serait possible, en principe, d’y déplacer les installations démontables des Bas Prés (ce que l’on surnomme gentiment le Légo, comprenant notamment buvette et espace VIP, …), mais le coût de cette opération pourrait s’élever, selon l’estimation de la Ville elle-même, à au moins 600.000 € !
« Autant d’argent public pour une solution de transition, sans possibilité d’extension, ce serait du gâchis ! », dit Benoît Massart.
Par ailleurs, utiliser les installations de Fosses-La-Ville (intégrées à l’UR Namur lors de l’arrivée de la direction précédente, venant du Racing FC Fosses, en 2018) serait impensable. Trop loin de Namur pour y faire jouer l’équipe Première, et y faire venir (ou revenir) des supporters. « Fosses c’est bien, avec de belles installations. C’est évidemment une antenne très intéressante, un satellite du club pour les jeunes, mais ce n’est pas le berceau de l’UR Namur. Ce n’est pas Namur, même si ce n’est pas si loin ! » insiste Benoît Massart.
Donc, rien de durable à considérer de ce côté. Cela restera un bon outil du club pour les jeunes, mais ça ne peut pas être le « coeur du club ».
Gagner du temps aux Bas Prés, passer le moins de temps possible à l’ADEPS, et envisager de construire …
Pour la nouvelle direction, il faudrait d’abord essayer d’obtenir une saison de plus aux Bas Prés en négociant avec la Ville. Si possible jusqu’à la fin de la saison 2022-2023. En comptant sur un possible retard du début effectif des travaux pour le parking. Puis passer une transition courte à l’ADEPS. Pour se donner le temps de trouver un nouveau lieu, à Namur, et construire petit-à-petit. Et donc pour se retrouver sur du neuf d’ici trois à quatre ans.
Le délai est court. Les possibilités de trouver un terrain (pour construction ou adaptation) ne sont pas très nombreuses à Namur ou à proximité. La question du financement d’un tel projet reste actuellement sans réponse. Sur fonds propres du club ? En partenariat avec la Ville et/ou la Région ? Avec l’aide d’un investisseur privé ? Rien de bien défini.
La nouvelle direction cherche du terrain. Et même certains supporters en cherchent !
Au-delà de gagner du temps, l’UR Namur devra regagner la confiance des supporters !
Comme dit, les supporters fidèles, « acharnés », peu nombreux aujourd’hui, souhaitent suivre les dirigeants. Mais comme le souligne John-Denis Put, « Nous avons connu tellement de mésaventures depuis des années, pas très positives, avec différentes directions, que nous attendons avant tout des résultats sur … le terrain ! Avant de penser à la concrétisation d’un projet de construction qui offrirait de vraies perspectives et une vraie pérennité pour le club. ». Chat échaudé …
Le message, légitime, est donc lancé. Les dirigeants devront, avant de gagner du temps, faire ce qu’il faut pour gagner sur … le terrain, et donc regagner la confiance de plus de supporters.
Pour cela, au minimum, se présentera la saison « 2021-2022 » en D3 Amateur. Aux Bas Prés.
RTBF.be – 16 mars 2021 – Jacques Delise
https://www.rtbf.be/info/regions/namur/detail_l-ur-namur-aimerait-rester-un-peu-plus-longtemps-aux-bas-pres-puis-construire?id=10720857&utm_source=rtbfinfo&utm_campaign=social_share&utm_medium=fb_share&fbclid=IwAR2EQEX7nvJ3FaOgfyLe6Kdbx8BItY_AJC4RtV_mXeR5JLiZlWII9cPrp3A