vendredi 26 avril 2024 - 4h44

Dernière actu

Namur, un duel de noms d’oiseaux

De stade, de nom, de blason… Namur a bien changé en plus d’un siècle. Seuls le matricule, les couleurs et le surnom sont restés. Et les plus fervents supporters.

«Namur, c’est super compliqué, prévient d’emblée Serge Henry, attaché au matricule 156 depuis son plus jeune âge. Ça n’a jamais été un club facile à suivre.» Rien de surprenant, s’agissant d’un club dont la gestion a toujours alimenté la chronique, parfois plus que les résultats sportifs. «Mais c’est un club dont il est également très compliqué de retracer l’historique, poursuit le supporter. De ses premières années, l’Union Namur n’a gardé que très peu de documents officiels.»

Avec des amis passionnés, Serge Henry se lance dans ce qu’il appelle la confection de l’arbre généalogique du club. Si l’Union a toujours gardé le matricule qui lui a été attribué en 1921, la liste des fusions, absorptions et associations qui en ont fait le club qu’on connaît est tout bonnement gigantesque. «On s’est demandé qui était l’ancêtre le plus ancien de l’Union Namur et, c’est assez amusant que pour le souligner, c’est dans les archives de la revue du rival historique, le Wallonia, qu’on a trouvé des réponses.»

D’après ces généalogistes du foot, le Namur FC, créé en 1905, serait à la base du club de la capitale wallonne, avant que d’autres ne viennent s’y greffer. «En 1921, ce qu’il reste du Namur FC s’associe avec l’US Jamboise, le CS Namurois et le Red Star Namur, ajoute Serge Henry. C’est la naissance de Namur Sports et du matricule 156.» Sans doute aussi le moment où les «Merles» déploient leurs ailes… «Parce que la couleur originelle de Namur Sports est le noir, avec un parement de jaune, comme le merle. Mais il se dit aussi qu’à cette époque, on retrouvait pas mal de ces oiseaux sur le terrain de Namur Sports. Ce n’est peut-être qu’une légende, mais que la teinte des maillots correspond à celle du merle, ça, c’est un fait avéré.»

Noir et jaune, ce sont aussi les couleurs de la ville. En 1922, un autre matricule voit le jour à Namur et le n°173 est attribué au Wallonia, qui s’habille lui de jaune: les «Canaris» répondent désormais aux Merles. «Il y avait une grande rivalité entre Wallonia et Namur Sports, et le derby entre les deux clubs namurois était toujours un grand moment.» La rivalité connaîtra un armistice passager, lorsque Wallonia fait un pas de côté durant la Seconde Guerre Mondiale: en 1941, les deux clubs se rassemblent et forment l’Union Namur. À la fin du conflit, les anciens Canaris, revenus du front et des camps, refondent néanmoins «leur» Wallonia pour relancer le duel Noirs contre Jaunes.

En 2002, une énième absorption remet (définitivement?) le Wallonia dans le giron de l’Union. Et les Merles, contraints de se retirer de leur stade Soulier un an plus tôt, font leur nid dans celui des Canaris, aux Bas-Prés. Que les Namurois devront quitter d’ici 2 ans. «J’espère qu’un jour Namur aura droit à son chez soi», confie Serge. Au rayon des souhaits, les supporters des Merles aimeraient aussi récupérer leur appellation «royale», cette dernière disparaissant à chaque fusion. Autant dire très souvent, à Namur.

Maximilien LAVIS – L’Avenir – 29/5/2021

https://www.lavenir.net/cnt/dmf20210528_01584180/namur-un-duel-de-noms-d-oiseaux

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